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©Aïda Kebadian, sans titre, huile sur toile, 60 x 80 cm

Durant l’été 2023, la Villa Magdala accueille les œuvres d’Aïda Kebadian, artiste rare dont les peintures sont habitées par des personnages à la fois graves et tendres, saisis dans des attitudes songeuses, qui semblent hantés par l’exil. D’origine arménienne, « Aïda a la nostalgie rivée à l’âme », elle nous parle d’un ailleurs, un pays hors du temps, où le soleil est souvent rouge.

La Villa Magdala propose une première rétrospective du travail d’Aïda Kebadian en présentant différentes séries de peintures et de gouaches de plusieurs périodes : “Étrangeté du monde”. Autodidacte, elle commence au début des années 1960 à réaliser des gouaches dans la solitude de sa chambre chez ses parents à Colombes jusqu’au jour où son frère Jacques Kebadian les découvre et la pousse à les montrer. Elle fait sa première exposition en 1973 à l’Atelier Jacob-Galerie Hors-les-Normes, célèbre espace parisien soutenu par Jean Dubuffet. Encouragée, Aïda Kebadian enchaîne les expositions et s’envole en 1987 au Mexique dans le cadre de la Villa Médicis - Hors-les-Murs. Son univers onirique s’étoffe de l’esprit sud-américain, de ses rites ancestraux, avec une palette plus vive et contrastante, aspirant toujours à la rêverie.

« Présences silencieuses, obsédantes. Êtres lunaires saisis dans des formes cabossées, des couleurs indécises. » Michel Nuridsany

©Aïda Kebadian, sans titre, huile sur toile
©Aïda Kebadian, La femme au perroquet, huile sur toile
©Aïda Kebadian, sans titre, huile sur toile
©Aïda Kebadian, sans titre, huile sur toile
©Aïda Kebadian, sans titre, huile sur toile
©Aïda Kebadian, sans titre, huile sur toile
©Aïda Kebadian, sans titre, huile sur toile

« Chez Aïda il y a des petites filles-hiboux et des garçons-rats qui regardent l’envers des choses… alors que leurs mères les traînent avec une ficelle… » René Schérer
« Au même titre qu’il y a un humour juif, il y a un humour arménien sur fond de génocide et d’expatriation…Le regard d’Aïda est celui d’une Alice au pays des camps de concentration où la terreur se marie avec l’incongru… une peinture qui pince et qui griffe, comme un fou-rire sur un banc d’école de filles. » Guy Hocquenghem

D’un trait naïf, les figures aux grands yeux noirs nous fixent et semblent nous interroger. Qui regarde qui ? Aïda Kebadian, elle-même, l’ignore. D’ailleurs, elle est peu bavarde sur son travail. Elle peint par à-coups et sans idées préconçues. Peindre est, pour elle, seulement une nécessité vitale. Aussi, son geste est spontané, libre, affranchi de toute influence et courant, elle crée un monde imaginaire coloré et peuplé d’êtres vivants, parfois hybrides, souvent campés dans des déserts, des paysages de montagne ou de modestes intérieurs.

À l’étage, un hommage est rendu au travail de Chouchan Kebadian, sa mère qui a commencé à peindre à la gouache à 73 ans pour chasser l’ennui. Initiée par Aïda, peindre était devenu son seul plaisir ; « peindre joyeusement non pour oublier la vie passée et ses tourments, mais contribuer à la joie de vivre », écrit si justement Patrick Bouchain.
L’art brut de Chouchan offre un dialogue surprenant avec les œuvres profondément inspirées d’Aïda.

©Chouchan, sans titre, gouache
©Chouchan, sans titre, gouache
©Chouchan, sans titre, gouache
©Chouchan, sans titre, gouache
©Chouchan, sans titre, gouache

La Villa Magdala concrétise son ancrage artistique en exposant cinq femmes artistes hyéroises dont les œuvres révèlent une sensibilité à la matière : peinture, toiles, tissus, papier, carton. Chacune dans son atelier à Hyères développe un langage gestuel qui tente d’appréhender les énigmes du monde actuel. La Villa se réjouit de les accueillir dans son lieu d’art.

©Marion Detalle, Citadine frénésie, 2023, toile sur tissu coton avec contour velours et peinture acrylique, 145x98 cm

Marion Detalle
Elle a grandi dans un milieu artistique, initiée par un grand-père peintre et mélomane au plaisir d’une symphonie, à la courbe d’un trait esquissé, au foisonnement des couleurs. D’abord danseuse, elle s’est exprimée à travers le corps en mouvement. Aujourd’hui, elle poursuit son cheminement artistique en peignant. En perpétuelle recherche, influencée par ses fréquents séjours au Sénégal, elle aspire à transmuter son émotion dans la couleur, le mouvement et la matière. Ainsi la brindille du jardin lui sert à écrire sur les toiles, récupérer des bouts de chiffon déchiré, peindre sur des draps abandonnés, tout est matière à explorer. « Je ne cherche pas le beau mais le vrai » dit-elle.

France Gaillet
Installée à Hyères depuis une vingtaine d’année, la peintre construit une œuvre qui se nourrit du foisonnement des tableaux de Jérôme Bosch et des bleus ciel de la peinture de la Renaissance. Sensible à l’état de la planète où la biodiversité se dégrade, elle crée ses images où les vivants (animaux, végétaux, humains, bactéries, chimères et même les pierres) sont tous attachés les uns aux autres pour former une chaîne qui s'emploie à ne pas rompre. Cela donne à voir des mondes qui ont l'allure de dentelles, dans lesquelles des créatures reliées les unes aux autres se donnent naissance, se mangent, se soutiennent, se retiennent, se portent les unes les autres, se confondent.

Sophie Llopiz
Baignée dans un univers artistique dès son plus jeune âge, Sophie Llopiz a cependant choisi de suivre une autre passion, celle de soigner les autres. Après plusieurs années, la peinture qu’elle avait étudiée dans sa jeunesse, est revenue occuper son temps et son esprit. Sa vie en partie en Afrique lui a permis de développer une œuvre matiériste : peinture acrylique, colle, plâtre, toile de jute … donnant corps à des grandes toiles.

Danielle Ubéda
« La couleur est mon instrument premier, j’aime tailler dans l’intensité de la couleur, surface vibratoire qui se révèle peu à peu sous le jeu des ciseaux, chorégraphie en suspension dans la fragilité des papiers de soie. La rythmique qui se révèle entre un bleu profond et un jaune solaire fait naître une « émotion », un sentiment particulier, une perception de soi-même, ou la couleur peut entrer en compte comme instrument de mise en œuvre ; de ce processus, naissent les papiers découpés » explique Danielle Ubéda. Elle débute par la peinture et l’art monumental (décors de théâtre et mise en couleur d’architectures), et c’est à l’occasion de la conception d’un de ses livres d’artiste qu’elle expérimente pour la première fois, la technique des papiers découpés. Depuis lors elle s’exprime essentiellement dans cette pratique, et réalise en parallèle, estampes, livres d’artiste et peintures.

Katherine Walmsley
Artiste et professeur d’art plastique, elle a fondé l’Atelier KW à Hyères dans lequel elle a accueilli notamment Sophie Llopiz et Marion Detalle. Elle développe une peinture gestuelle sur des supports variés comme des tissus, toiles … Avec Sophie Llopiz, les deux artistes installeront leurs œuvres à la Villa Magdala dans l’ambiance de l’atelier KW.

©France Gaillet, De l'autre côté du miroir, 2019, acrylique sur toile, 130x97 cm
©Sophie Llopiz, L'écorce, 2022, pièces découpées en toile de jute, peintes à lacrylique, collées sur toile peinte d'acrylique et de plâtre, 124x95 cm
©Danielle Ubéda, Série Ottonel 4_4, 2021, papiers découpés, 50 x 65 cm
© Katherine Walmsley, sans titre, 2014, techniques mixtes, 180x 110 cm
©Maï Lucas - Jeunesse Chinoise

La Villa Magdala expose après La Philharmonie et la Tour Saint Jacques à Paris, les belles années du Hip Hop fixées sur la pellicule par Maï Lucas, photographe vivante, inventive, créative.

La jeune fille brille dans les années 80 : tout y est festif, surtout la nuit, l’insouciance, la gaité, les pérégrinations dans la ville, les vibrations de la rue, elle assiste à l’émergence du mouvement Hip-Hop. Avec son Nikon FM2 elle documente, c’est sa façon d’être dehors, d’être avec les autres, d’attraper leurs allures, leurs joies, leur inventivité, aussi leurs tristesses. Ces jeunes artistes Hiphop deviendront pour beaucoup des personnalités de premier plan du monde de la musique ou du cinéma en France.

Avec d’autres séries plus récentes, Maï Lucas offre également son regard tendre sur la diversité contemporaine : la jeunesse chinoise, la rue de Brooklyn, le mouvement afro-punk. Elle saisit  l’oppression secrètement ressentie par les corps, des moments de solitudes intimes.

Marie-Magdeleine Lessana

©Maï Lucas, série Hip hop, Subway girls
©Maï Lucas, série Hip hop, Joey/Solaar
©Maï Lucas, série Afropunk, Afroqueen
Maï Lucas, série Afropunk, Afropunk gender
©Maï Lucas, série Jeunesse chinoise, Gang boys
©Maï Lucas, série New-York, S1-0002

Biographie

Maï Lucas est une artiste parisienne qui débute sa carrière
dans les année 80 en photographiant l’émergence du mouvement Hip Hop.
Devenue photographe, elle collabore avec la presse, la publicité
et les galeries de New-York à Paris.

Expositions

HipHop 360, La philharmonie, Paris, 2022
Une histoire du Hip Hop Français 1986-1996, La tour St Jacques, Paris, 2022
Afroculture, 0fr, Paris, 2021
Une jeunesse Chinoise, Galerie Le Loft Suzanne Tarasieve, Paris, 2020
Afropunk, galerie 0fr- Le cent quatre, Paris, 2019
Youth, cultural center Bubugao, Changsha-China, 2017
Youth, Zinitang center, Canton
Youth, le muse Yuan Xiao center art, Kunming
We american flavor, Centre culturel Valérie Larbaud, Vichy, 2016
Attitudes, Galerie Helenbeck, Nice, 2014
Brooklyn 2012,
L’Arsenal, Metz, 2013
Maï / Jonone, 0fr, Paris, 2011
Avec ou Sans, Mois de la Photo, Le104, Paris, 2008
Passants Par Là, 104 Opening, Le104, Paris
Gypsy Still Alive, Galerie 5213, Berlin
Maï Lucas, Le104, Paris, 2007
Tatoos 125th Street, Galerie Speerstra, Paris, 2005
Maï Lucas, Espace Helenbeck, Nice
Jones Beach, Gallery/Store 52°31°22’55” Berlin,
Mois de la photo 2004 New York City,
Ghetto Shine, Galerie Speerstra, Paris, 2003

Site de Maï Lucas

©Maï Lucas - Cover

Exposition organisée en partenariat avec la Villa Noailles à l'occasion du 37ème festival international de mode, de photographie et d'accessoires - Hyères - du 13 au 16 octobre 2022

Expositions ouvertes jusqu’au 27 novembre à la villa Noailles, 47 Montée Noailles
et à L’Annexe, 46 rue de Verdun. Entrée libre
Expositions, concours, performances, ateliers, rencontres, signatures.
Programme complet du festival sur villanoailles.com

© Jacques Ballard

« Parmi les nuages, les champs, les forêts et les rivages, la lumière réfléchie par Ballard semble née de l’énigme de la simple présence » Tom Breidenbach (2002)
Une exposition monographique du peintre anglais Richard Ballard marquera l’ouverture inaugurale et estivale de la Villa Magdala.
Disparu en mars 2021, reconnu internationalement, Richard Ballard laisse une œuvre très forte, inspirée de visions émergeant d’une méditation dans la nature. Conçue avec les enfants du peintre, Jacques et Olivia, cette exposition exceptionnelle met en perspective pour la première fois les différentes séries, au format multiple, du peintre : ciels, paysages, arbres, pylônes, fleurs…

« Ces peintures sont comme des portraits dans le sens où elles essaient d’établir une empathie avec un sujet, même si les sujets sont des choses vues dans un paysage : une botte de paille, un arbre, une fleur ou une ombre. À l’opposé des peintures représentant des paysages, mes tableaux n’essaient pas de célébrer l’expérience d’un endroit ou d’un environnement. »
— Richard Ballard

Paysage, huile sur toile, 195x130 cm
Paysage, huile sur toile, 233x168 cm
Tournesols, huile sur toile, 82x122 cm
Étude à double coeur, huile sur toile, 59x42 cm
Pylone, huile sur papier, 200x150 cm
Ciel, aquarelle sur papier, 105x170 cm
Ciel, aquarelle sur papier, 195x175 cm
Ciel, aquarelle sur papier, 30x21 cm

Né en 1951 à Liverpool, Richard Ballard a principalement vécu et travaillé à Paris où il s’est installé en 1987. Fils du peintre et professeur Arthur Ballard, Richard Ballard a grandi dans un univers artistique. Si à l’adolescence, il hésite entre la cuisine, l’écriture et la peinture, il confie que finalement « la peinture est venue à moi, c’est elle qui m’a choisi ».

Comme par un engagement physique, Richard Ballard saisit la nature dans sa force : sa puissance imprenable, son drame organique, son vertige insondable.
« Après une grave maladie, j’ai décidé de rendre les préoccupations de mon travail plus accessibles à un public plus large. En regardant à travers les pylônes électriques austères que je peignais à l’époque, j’ai réalisé que le ciel au-dessus de nous était certainement notre motif le plus universel. L’idée d’explorer la splendeur infinie de la lumière du soleil filtrant à travers les densités variables de l’air et de la vapeur semblait s’harmoniser avec le procédé de l’aquarelle ; de délicats vallons de couleur modulant la densité aveuglante et intimidante du papier blanc. Bien qu’ayant peint professionnellement pendant plus de 30 ans, j’avais secrètement cru que l’aquarelle avait toujours évité mes avances, alors c’est devenu un défi. Notre longue tradition avec le ciel, en peinture et en poésie était encourageante. Peu de temps après avoir embrassé cette nouvelle direction, j’ai lu une citation de Manet : “Un peintre peut dire tout ce qu’il veut avec des fruits ou des fleurs ou même des nuages”. »

Son œuvre nous imprègne de vivacité. Voilà une nature qui nous gagne, qui grandit jusqu’à nous hanter.